ENCCRE, une édition numérique fort sympathique pour découvrir et redécouvrir l’Encyclopédie au fil de l’eau

Par Béatrice Gaillard
Publication en ligne le 08 mars 2022

Résumé

On October 19, 2017, the entire volumes of texts and plates of the Diderot d'Alembert Encyclopedia were put online on a dedicated website: http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie. This digital edition is carried by a research team called the ENCCRE, which stands for Édition Numérique Collaborative et Critique de l'Encyclopédie. It uses new editorial possibilities offered by the progress of digital technology to facilitate the consultation of the work, thanks to a very fluid navigation between the texts and the references, and to enrich the initial text of an unprecedented critical apparat, fruit of the collaboration of many researchers specialists in the fields treated by the Encyclopedie. This article proposes to present this publication which appears as an "augmented source" for students or researchers, especially in the field of arts, and more particularly architecture.

Le 19 octobre 2017, l’intégralité des volumes de textes et de planches de l’Encyclopédie Diderot d’Alembert a été mise en ligne sur un site internet dédié : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie. Cette édition numérique est portée par une équipe de recherche appelée l’ENCCRE, qui est l’acronyme d’Édition Numérique Collaborative et Critique de l’Encyclopédie. Elle utilise de nouvelles possibilités éditoriales offertes par l’avancée du numérique pour faciliter la consultation de l’ouvrage, grâce à une navigation très fluide entre les textes et les renvois, et pour enrichir le texte initial d’un apparat critique sans précédent, fruit de la collaboration de nombreux chercheurs spécialistes des domaines traités par l’Encyclopédie. Cet article propose de présenter cette publication qui apparaît comme une « source augmentée » pour les étudiants ou les chercheurs, notamment dans le domaine de des arts, et plus particulièrement de l’architecture.

Mots-Clés

Texte intégral

1LENCCRE est l’acronyme d’Édition Numérique Collaborative et Critique de l’Encyclopédie, qui a été mise en ligne le 19 octobre 2017, sur un site internet dédié : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie. Celui-ci apparaît dans les premiers résultats lorsqu’on interroge un moteur de recherche avec les mots « Encyclopédie » et » Diderot », juste en dessous de Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF. Pour quiconque souhaiterait consulter l’ouvrage, pour y trouver la définition d’un mot ou d’un concept au XVIIIe siècle, il semblerait que la mise à disposition d’une version numérique suffise. Toutefois la consultation est rendue difficile par le système de feuilletage électronique qui demande un grand nombre de manipulations avant de trouver le bon tome et la bonne page contenant l’information recherchée. En outre, certaines disciplines ont été illustrées de planches publiées dans des volumes séparés, et il faut encore renouveler l’opération pour avoir accès aux illustrations éclairant le propos. Cela nécessite d’ouvrir plusieurs fenêtres pour aller et venir entre le texte et l’image, et transforme la consultation en un exercice fastidieux. La mise en ligne d’une base de données dédiée à l’Encyclopédie par l’ARTFL a constitué un réel progrès, mais frustre le lecteur de sa relation à l’ouvrage qui est assimilé à un dictionnaire réduit en base de données. Or, il existe actuellement des procédés éditoriaux numériques adaptés au net, qui peuvent améliorer considérablement la mise en ligne et la navigation du lecteur dans les dictionnaires et les encyclopédies. Les différents outils que le CNRTL met à disposition sur son site internet en sont un bon exemple. Ils permettent à l’utilisateur de naviguer plus aisément dans ce type d’ouvrage, grâce à une interface ergonomique.

2Toutefois, l’Encyclopédie n’est pas un simple dictionnaire, ni même une simple encyclopédie. Son titre complet, « Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers », annonce la complexité de l’objet, et le discours préliminaire signé de d’Alembert en pose les principes :

[…] comme Encyclopédie, il doit exposer autant qu’il est possible, l’ordre & l’enchaînement des connoissances humaines : comme Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts & des Métiers, il doit contenir sur chaque science & sur chaque Art, soit libéral, soit méchanique, les principes généraux qui en sont la base, & les détails les plus essentiels, qui en font le corps & la substance1

3Lors du colloque « Chantiers des Lumières, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert à l’âge de la numérisation », tenu les 28 et 29 mars 2013 à l’Université Paris-Diderot, les chercheurs se sont interrogés sur ce que les humanités numériques pouvaient apporter aux recherches consacrées à l’Encyclopédie et à l’ouvrage lui-même. Il est apparu essentiel de regrouper au sein d’un même espace virtuel, l’ouvrage dans sa forme la plus pure et de le mettre en perspective avec les études qui s’y rapportent. Ces journées furent l’occasion de présenter et lancer un projet ambitieux et innovant : une édition numérique critique et collaborative de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772)2. Faire revivre cet ouvrage fondamental du siècle des Lumières, est un véritable défi qu’Alexandre Guilbaud, Marie-Leca Tsiomis et Irène Passeron ont relevé en 2011. Ils ont été rejoints par la suite par Alain Cernuschi pour conduire et coordonner le projet. Dans un article de la revue Recherche sur l’Encyclopédie de 20173, Alexandre Guilbaud retrace les grandes étapes de cette aventure, et l’apport de ce travail qui a abouti, quatre ans après son lancement, à la mise en ligne d’une version numérisée de l’Encyclopédie, enrichie par les contributions de nombreux chercheurs et collaborateurs. Toujours en évolution, ce travail met à la disposition du plus grand nombre, une « source augmentée » à laquelle nous nous intéresserons dans cet article à travers une brève histoire de l’ouvrage et du projet, avant d’analyser ce qu’il peut apporter à l’étudiant ou au chercheur, notamment dans le domaine de l’architecture. Le dernier point de cet article sera consacré à la description succincte du travail d’édition et l’interface de consultation.

Histoire de l’Encyclopédie

4L’Encyclopédie est sans aucun doute la plus grande aventure éditoriale du XVIIIe siècle. Il n’appartient pas à cet article d’entrer dans les détails de l’histoire de son édition, qui a été bien étudiée par ailleurs4, notamment dans l’ouvrage Oser l’Encyclopédie, écrit par plusieurs membres fondateurs de l’ENCCRE et mis à disposition en ligne5. Il convient toutefois d’en rappeler ici très brièvement les grandes étapes, afin de bien comprendre tout l’apport de l’ENCCRE pour l’appréhension de cette œuvre immense.

5Cet ouvrage a été réalisé dans une période qui voit se multiplier les dictionnaires : le Dictionnaire universel de Furetière (1690), le Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1697), le Dictionnaire universel de Trévoux (6 éditions entre 1704 et 1771), pour ne citer que les plus célèbres. Dans le domaine de l’architecture, nous pouvons citer également, le Dictionnaire de Félibien6 ou celui de d’Aviler7, dont Fabrice Moulin a montré qu’il a été une source d’inspiration pour les articles consacrés à cette discipline8, tout comme celui de Bélidor sur l’architecture hydraulique9, qui n’est pas un dictionnaire, mais qui donne, au fil du discours, de nombreuses définitions dans ce domaine. C’est dans ce contexte que le libraire parisien, André Le Breton, confia entre 1745 et 1746 à Jean-Paul De Gua de Malves l’édition en français de la Cyclopædia d’Ephraïm Chambers, publiée à Londres en 1728 et dont il devait donner une version revue et augmentée. Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert furent associés au projet comme traducteurs. Ce travail inspira l’idée de publier une encyclopédie à l’imitation de celle de Chambers, mais dont l’ambition dépassait largement l’ouvrage anglais, composé pour sa part de deux volumes et d’une vingtaine de planches illustrées. L’ouvrage confié à De Gua entre le 27 juin 1746 et le 13 août 1747, date à laquelle il démissionna, fut repris par Diderot et d’Alembert. Cependant, les débuts de l’entreprise ont été perturbés par l’incarcération de Diderot, survenue à la suite de la publication de sa Lettre sur les aveugles en 1749, et la polémique avec le jésuite Berthier, responsable du Journal de Trévoux. Le prospectus, annonçant l’ouvrage, paraît toutefois en 1750, soit un an avant la publication du premier volume en juin 1751, dans lequel les éditeurs prévoient de faire paraître un volume chaque année. L’ouvrage tout entier devait tenir dans dix volumes : huit de texte, deux de planches. Le résultat dépassa largement l’annonce du projet.

Figure 1 : Première page du prospectus de 1750.

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6L’ambition des « éditeurs », exposée dans le « Discours préliminaire » de d’Alembert, est immense. Il faudra toutefois toute la ténacité et l’opiniâtreté de Diderot pour que leur projet puisse aboutir, car l’édition de l’Encyclopédie a été contrariée plusieurs fois par des réactions hostiles, des interdictions royales et papales. Pourtant à ses débuts, l’enthousiasme était largement partagé. La marquise de Pompadour elle-même n’hésita pas à arborer le premier volume de l’Encyclopédie dans son portait officiel de Quentin de la Tour, commandé en 1749, mais terminé en 1754. Ce détail montre le soutien de la favorite aux gens de lettre. L’affaire de l’abbé de Prades (novembre 1751 – août 1752) qui eut pour conséquence l’interdiction des deux premiers volumes de l’Encyclopédie en février 1752, ne semble pas avoir affecté la bonne réception de l’ouvrage par la favorite du roi. Cet épisode n’avait été en effet que de courte durée, puisque la publication reprit en 1753. Toutefois la décennie 1750 – 1760 fut marquée par l’évolution de l’opinion publique qui devenait de plus en plus critique envers le pouvoir royal, et par une défiance croissante du peuple vis-à-vis de son roi, dont le paroxysme sera atteint avec l’attentat de Damien en 1757. Cet évènement entraina une crispation des autorités publiques vis-à-vis du monde de l’édition qui était alors en plein essor. Au cours des années 1757 – 1758, les critiques contre l’Encyclopédie se multiplièrent, conduisant d’Alembert à se retirer de l’entreprise. En 1759, le Parlement, le roi et le pape condamnèrent l’ouvrage et sa parution fut arrêtée au volume VII, soit à la lettre G. Malesherbes, directeur de la Librairie de 1750 à 1763, reçut alors l’ordre de faire saisir les manuscrits de l’Encyclopédie, mais il fit prévenir secrètement Diderot qui put parer ce coup qui aurait pu être fatal à son entreprise. Toujours grâce à sa protection, les libraires obtinrent un nouveau privilège : une « permission tacite », pour éditer les volumes du : Recueil de planches, sur les sciences, les arts libéraux et les arts méchaniques avec leur explication, dont le titre ne fait aucune référence à l’Encyclopédie. Toutefois l’interdiction de 1759 a poussé de nombreux membres de la « Société des gens de lettre », qui contribuaient à alimenter l’ouvrage, à se retirer du projet, à l’instar de d’Alembert lui-même ou de Jacques-François Blondel, qui rédigeait les articles sur l’architecture. Membre de l’Académie royale d’architecture, il aurait été mal venu pour ce dernier de continuer sa collaboration à l’ouvrage. Mais Diderot, aidé de l’infatigable et prolifique Louis de Jaucourt, ainsi que de plusieurs collaborateurs fidèles, continua l’aventure et parvint à achever l’ouvrage. Notons que c’est Jaucourt qui rédigea les articles sur l’architecture pour assurer la continuité de l’ensemble suite au départ de Blondel. Les dix derniers volumes de texte furent donc continués clandestinement et diffusés anonymement tous ensemble en 1765. L’année 1772 fut celle de la parution du dernier volume de planches et du frontispice gravé par Cochin. Alors que le prospectus de 1750 annonçait dix volumes dont deux de planches, l’ouvrage final dépassa largement les ambitions initiales de ses éditeurs puisqu’il est composé de 28 volumes : 17 volumes d’articles et 11 de planches commentées. Il regroupe 74 000 articles (rédigés pour la plupart au fur et à mesure de l’ordre alphabétique) et 2 600 planches.

7Malgré les interdictions et la censure, l’Encyclopédie, rapidement considérée comme un ouvrage fondamental, fut l’objet de rééditions, d’imitations ou de contrefaçons, dans une forme plus ou moins fidèle, souvent revue, augmentée ou diminuée, dans des formats divers et aux contenus adaptés. En effet, victimes de leur succès, les premiers volumes furent difficiles à se procurer très vite, ce qui obligea leur réimpression en un laps de temps très court, pour satisfaire la demande des souscripteurs retardataires entrainant quelques modifications (plusieurs éléments des errata ont été intégrés au texte par exemple). Certains ensembles qui paraissent originaux ne sont donc en réalité que des recompositions de l’ouvrage à partir de volumes réimprimés. C’est ce que l’on appelle des chimères, composées de volumes rassemblés artificiellement, et dont l’édition n’est pas originale et homogène.

8Avant même l’achèvement de l’Encyclopédie, deux nouvelles éditions furent élaborées en Italie : à Lucques entre 1758 et 1776, et à Livourne, entre 1770 et 1775. Le texte original y est reproduit, mais avec des notes. Entre 1770 et 1780, F. B. De Felice édita, avec l’aide d’une équipe internationale d’une quarantaine de collaborateurs, une refonte complète de l’Encyclopédie à Yverdon (Suisse) au format in-quarto, composée de 58 volumes. Parallèlement, en 1768, le libraire parisien, Charles-Joseph Panckoucke, rachetait les droits sur l’Encyclopédie. Il réédita l’ouvrage deux fois : en in-folio (Genève) et en in-quarto (Genève – Neuchâtel). Il publia également un Supplément, composé de quatre volumes d’articles et un de planches (1776 – 1777), ainsi qu’une Table analytique et raisonnée en deux volumes (1780), pour pouvoir retrouver les articles de l’Encyclopédie proprement dite, et ceux des suppléments. La confrontation des articles de l’édition originale et leur reprise dans les différentes versions qui découlent de la première Encyclopédie, apportent de nombreux éléments sur la réception de l’ouvrage et l’évolution des connaissances.

9L’histoire complexe de la facture de l’Encyclopédie et de ses prolongements à travers les rééditions, imitations et contrefaçons, rend difficile l’appréhension du texte. Une des motivations des membres de l’ENCCRE est justement de permettre au plus grand nombre de le consulter dans son essence/sa plus pure tradition, rejoignant ainsi l’esprit des encyclopédistes.

D’où nous inférerons que cet Ouvrage pourroit tenir lieu de Bibliotheque dans tous les genres à un homme du monde ; & dans tous les genres, excepté le sien, à un Sçavant de profession ; qu’il suppléera aux Livres élémentaires ; qu’il dévelopera les vrais principes des Choses ; qu’il en marquera les rapports ; qu’il contribuera à la certitude & au progrès des connoissances humaines, & qu’en multipliant le nombre des vrais Sçavans, des Artistes distingués, & des Amateurs éclairés, il répandra dans la société de nouveaux avantages10.

Historique du projet

10Un ouvrage aussi fondamental que l’Encyclopédie ne pouvait échapper aux campagnes de numérisation des livres anciens. La BnF, comme nous l’avons mentionné, en propose une version numérisée dans Gallica. Mais celle-ci n’a pas fait l’objet d’une expertise, qui puisse assurer que cette reproduction virtuelle présente bien l’œuvre originale. Lorsque nous disposons d’une version numérisée de l’Encyclopédie, il est en effet difficile de savoir à quel objet elle se rapporte. De plus, une simple reproduction sans appareil critique ne permet pas au lecteur d’apprécier le texte dans ce qu’il avait d’essentiel (ou pas) au moment de sa rédaction. L’histoire de l’édition et de la facture de l’ouvrage est en effet essentielle à prendre en compte pour lire un article, dont le contenu doit être replacé dans le contexte des connaissances et de la pensée de l’époque à laquelle il a été écrit.

11Pour le domaine de l’architecture par exemple, les années 1750-1770 sont essentielles dans le changement du goût et dans l’avènement du néo-classicisme. La liste des termes retenus pour figurer dans l’ouvrage en 1750, et surtout leur définition, auraient été sans doute différentes si le choix avait été fait en 1770. Lorsque paraît le premier volume en 1751, les articles concernant l’architecture ont été confiés à Jacques-François Blondel. Ce dernier est connu pour avoir fondé une école des arts où se sont formés de nombreux architectes, en marge de l’enseignement dispensé à l’Académie royale d’architecture. En 1755, il devient architecte du roi en intégrant l’Académie, où il sera professeur jusqu’en 1774. Il prononcera régulièrement son cours, élaboré dans les années 1750, qui défendait la grande tradition de l’architecture française, qu’il a publié vingt-et-un ans après, en 1771. A cette date, le goût en architecture a considérablement évolué et les idées nouvelles dans cette discipline devaient remettre son enseignement en question. Son successeur en tant que professeur à l’Académie, Julien David Leroy, ne continuera pas sur la voie de Blondel, mais se fera l’écho des idées développées par les architectes néoclassiques. On prête à Mathurin Crucy des propos très durs envers Blondel, le traitant de pédant11.  Ainsi en 1772, lorsque la publication de l’Encyclopédie est enfin achevée, le goût en architecture ne correspond plus à la définition qu’en donne Blondel en 1757 : « terme usité par métaphore pour signifier la bonne ou mauvaise manière d’inventer, de dessiner, & de travailler. On dit que les bâtimens gothiques sont de mauvais goût, quoique hardiment construits ; & qu’au contraire ceux d’architecture antique sont de bon goût, quoique plus massifs. »12. Pourtant en 1755, lorsque le chantier de l’église Sainte-Geneviève est confié à Jacques-Germain Soufflot, ce dernier conçoit un bâtiment gréco-gothique qui se trouve à la croisée entre l’architecture grecque, redécouverte par Julien-David Leroy et les édifices gothiques qui ont été critiqués par Blondel dans la définition qu’il donne du goût en architecture. Si les deux hommes s’accordent sur l’intérêt de la structure des édifices de la fin du Moyen-Age, Soufflot les apprécie bien mieux que son confrère comme cela apparaît dans son discours intitulé « Mémoire sur l’architecture gothique » prononcé en 1741 à l’Académie de Lyon. Ces remarques combien nous ne pouvons pas lire l’Encyclopédie sans une approche critique, analysée et commentée qui nous permet d’en saisir les clés de lecture.

12Le travail de l’ENCCRE est donc précieux et nous revenons ici sur les différentes étapes du projet. Dans un premier temps, il est apparu essentiel de mettre à disposition du public une édition numérique de l’Encyclopédie dans sa forme la plus originale. Les initiateurs du projet ont donc fait le choix de faire numériser un ensemble complet des volumes de cet ouvrage conservé à la Bibliothèque Mazarine13 et dont l’histoire est connue. En effet, l’institution l’a acquis dès le début de la publication, livraison après livraison, ce qui explique la pérennité de l’ensemble maintenu dans le lieu initial de conservation. Une analyse faite, folio par folio, a conclu que ses 17 volumes de texte et 11 volumes de planches, comportent toutes les caractéristiques du premier tirage de la première édition de l’Encyclopédie. Il contient aussi, relié à la fin du tome I, le Prospectus de 1750. Seules une demi-colonne de texte de l’article Lis et deux planches représentant les « fromages d’Auvergne » manquent à cet ensemble (ces lacunes ont été comblées par la numérisation des pages manquantes faite à partir d’un second exemplaire de l’édition originale, conservé également à la Bibliothèque Mazarine).

13Une fois la numérisation effectuée, elle a fait l’objet d’un travail d’édition qui a permis de rendre disponible sur internet une transcription textuelle moderne en regard du texte numérisé. Ce travail a été facilité par la réutilisation de la transcription brute du texte de l’Encyclopédie, mise en ligne par Wikisources, dans le respect des règles du droit d’auteur. Son édition sous le format XML-TEI a permis de créer des correspondances entre le texte numérisé et sa transcription. Ce procédé éditorial permet de baliser les termes pertinents d’un texte et de les mettre en relation, ce qui a conduit, par la suite, à un travail très fin sur les renvois et les liens à l’intérieur de l’ouvrage comme nous l’évoquerons plus loin.

14La numérisation et l’édition ont rendu possible un travail collaboratif sur l’Encyclopédie pour enrichir le texte d’un appareil critique permettant au plus grand nombre d’avoir accès au contenu de l’ouvrage et surtout de pouvoir en apprécier la lecture. Dans le prospectus de 1750 Diderot écrivait :

[…] pour soutenir un poids aussi grand que celui que nous avions à porter, il étoit nécessaire de le partager […]
Nous avons distribué à chacun la partie qui lui convenoit ; les Mathématiques au Mathématicien ; les Fortifications à l’Ingénieur ; la Chimie au Chimiste ; l’Histoire ancienne & moderne à un homme versé dans ces deux parties ; la Grammaire à un Auteur connu par l’esprit philosophique qui regne dans ses Ouvrages ; la Musique, la Marine, l’Architecture, la Peinture, la Médecine, l’Histoire naturelle, la Chirurgie, le Jardinage, les Arts libéraux, les principaux d’entre les Arts méchaniques, à des hommes qui ont donné des preuves d’habileté dans ces différens genres14

15De la même façon que les philosophes du XVIIIe siècle, l’équipe de l’ENCCRE s’est associée très tôt l’aide de chercheurs et de collaborateurs de tous horizons, pour pouvoir enrichir le texte dans un esprit critique et collaboratif. Ce travail, envisagé sur le long terme, s’inscrit dans une volonté d’évolution constante. Pour aider les annotateurs, une documentation très riche a été mise à leur disposition dans l’interface d’édition notamment des études de références, des documents, des instruments de travail, des tutoriels pour l’édition, et des bibliographies. Autant de documents indispensables pour que les chercheurs puissent bénéficier des mêmes connaissances et ressources sur l’Encyclopédie.

Les interfaces d’édition et de consultation

16Chaque collaborateur du projet, a accès, grâce à un identifiant et un mot de passe, à une interface d’édition qui lui permet d’intervenir sur les articles qui lui ont été attribués en fonction de son domaine de compétence. Toutefois, pour que le travail soit harmonieux, il doit suivre une procédure établie. Dans un premier temps, l’éditeur-annotateur vérifie la transcription du texte qui, du fait de son traitement informatique automatisé, laisse apparaître des scories : des f transformés en s, une mauvaise transcription des mots coupés en fin de ligne, etc. Il doit ensuite vérifier les renvois à l’intérieur du texte de l’article, lesquels permettent d’orienter le lecteur vers d’autres parties de l’ouvrage (texte ou planches) qui pourraient enrichir sa lecture et ses réflexions. L’articulation des renvois entre eux a fait l’objet d’un travail à grande échelle, dans lequel il a fallu établir la liste des termes composant les entrées des articles, appelés constituants encyclopédiques. Leur repérage dans l’ensemble du texte de l’Encyclopédie a permis d’introduire des balises, qui relient les termes entre eux, ce qui procure une plus grande fluidité dans la consultation de l’ouvrage. Ainsi, lorsque le lecteur parcourt un article, il remarque des mots d’une couleur différente, sur lesquels il peut cliquer pour afficher une bulle dans laquelle apparaît la transcription de l’article consacré à ce constituant. Un autre clic à l’intérieur de la bulle lui permet d’accéder au document source. Ce travail de balisage ayant été traité automatiquement par informatique, il convient de le vérifier. Les renvois prévus dans certains articles n’ont pas toujours de cible, et ceci est également signalé. Ceci est dû à la longue histoire de la parution de l’Encyclopédie, ainsi qu’aux défections de certains auteurs qui ont dû être remplacés - autant d’éléments qui ont entravé l’homogénéité du texte de l’ouvrage -. Récemment les renvois indirects : voyez ce mot, voyez ces derniers, etc., ont été repris systématiquement et manuellement au cours d’un travail collaboratif, pour qu’ils soient traités sur le même plan que les renvois directs.

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17L’éditeur-annotateur doit également vérifier la « Fiche identité de l’article ». Celle-ci est générée de manière automatique et reprend les informations de base : la vedette, le désignant (ou domaine), l’indication grammaticale, les signatures, les sous-titres, les mentions bibliographiques, les renvois encyclopédiques, les renvois aux planches et les errata. Certains champs, qui ont été renseignés de façon automatique (vedette, désignant, indication grammaticale, signatures, sous-titre, renvois) doivent être vérifiés. Dans un second temps, la personne en charge de l’article indique les ouvrages auxquels son auteur se réfère dans les mentions bibliographiques. Ce travail est facilité par la mise à disposition d’une liste de références préétablies qui s’enrichit perpétuellement. Elle peut également ajouter des mentions bibliographiques secondaires relatives au texte ou au domaine auquel il appartient. Enfin, l’éditeur-annotateur mentionne les errata lorsqu’ils existent. Cette fiche est un relais précieux pour le lecteur qui peut ainsi retrouver des éléments qui seraient manquants, comme le domaine ou l’auteur de l’article. Sur ce dernier point, il faut rappeler que les collaborateurs de l’Encyclopédie ont la plupart du temps signé leur contribution en apposant une marque à la suite du dernier mot (O pour d’Alembert, * pour Diderot, P pour Blondel) ou une signature (plus de 60 pour Jaucourt). Elles ont été répertoriées par l’équipe de l’ENCCRE qui a publié des notices biographiques sur les auteurs, les dessinateurs ou les graveurs, disponibles à partir d’un onglet de la « fiche d’identité de l’article ». Lorsqu’un texte n’est pas signé, il peut être attribué, suite à une enquête approfondie, si elle n’a pas déjà eu lieu.

18Après avoir procédé à ces vérifications, l’éditeur-annotateur peut introduire des notes et des références à l’intérieur de la transcription du texte, qui sont matérialisées par des bulles colorées.

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19Il est enfin chargé de rédiger un dossier critique en suivant une trame qui doit : comporter une présentation générale de l’article (chapeau), mettre en valeur ses enjeux, citer les sources utilisées par son auteur, s’intéresser à la réception et aux suites du texte et enfin citer les études qui lui sont relatives. L’équipe de l’ENCCRE met à disposition des éditeurs-annotateurs, une documentation comportant des études passées et présentes sur l’Encyclopédie qui s’enrichit au fur et à mesure de l’avancée des recherches. S’il doit suivre un certain nombre de consignes, l’éditeur-annotateur peut adapter son dossier à l’échelle du sujet qui lui est confié. Pour veiller à la bonne harmonie de l’édition, le dossier n’est publié qu’après la validation d’un relecteur. Ce travail peut aboutir dans certains cas, à une recherche plus vaste portant sur un ensemble de termes qui donne lieu à la rédaction d’un dossier transversal. Le dossier « Le clavicorde dans l’Encyclopédie » par exemple, regroupe des réflexions sur trois articles : Claricorde, Manicorde ou claridorde (Lutherie) et Manicordion, terme de luth.

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20Tout ce travail a pour but de remettre en perspective le contenu de l’Encyclopédie pour des lecteurs d’aujourd’hui. Il permet de restituer l’état de l’art sur une question au moment où l’article a été rédigé. Les commentaires mettent en évidence ce que l’article apporte de novateur et ce qui est repris d’ouvrages antérieurs. Car si certains textes fournissent de nouvelles lumières sur les sujets qu’ils abordent, la plupart d’entre eux sont élaborés à partir d’emprunts, de citations, de réécriture qu’il n’est pas toujours facile d’identifier pour le lecteur d’aujourd’hui. L’un des grands intérêts de ce travail collaboratif est justement de donner à voir l’effort de compilation et de citation qu’il induit.

21Actuellement, une réflexion a été lancée sur la façon de commenter et annoter les planches et de mieux les articuler avec les volumes de texte. Si les données textuelles se prêtent assez naturellement à cet exercice, il n’en est pas de même pour les images. En effet, la logique qui a présidé à l’élaboration des onze volumes de planches n’est pas la même que pour le texte où l’ordre alphabétique est respecté. Chacun d’entre eux regroupe plusieurs domaines de connaissances sur une science, un art ou un métier. Les figures sont accompagnées de commentaires, regroupés sur plusieurs pages de texte qui renvoient aux images qui suivent, ce qui oblige à un va et vient entre plusieurs pages de l’ouvrage. Le travail d’édition numérique réalisé, améliore considérablement la consultation des planches en permettant d’afficher automatiquement à l’écran l’illustration en regard du texte qui l’accompagne. Toutefois les articles contenus dans les volumes de texte comprenant des renvois vers les planches et inversement, il faut parvenir à recréer des liens entre le texte et son illustration dans les deux sens. Un chantier collaboratif est en cours pour définir comment articuler au mieux les relations entre les volumes de texte et d’images.

22Ce travail d’édition, d’indexation, d’analyse, réalisé au long cours, est donné à voir à tous dans une interface dynamique et ergonomique. Le moteur de recherche a été conçu pour faciliter l’interrogation de l’Encyclopédie ce qui rend la consultation de l’ouvrage bien plus aisée qu’avec l’édition sur CD de Redon ou la base de données de l’ARTLF. Le graphisme est attrayant, et la page d’accueil présente visuellement les dos des 28 volumes de l’édition originale de l’Encyclopédie sur lesquels on peut cliquer pour la consultation. On accède au texte par la table des matières interactive, ou tout simplement en le feuilletant (la transcription apparaît automatiquement en vis-à-vis). Sous la rangée de livres se trouvent quatre champs d’interrogation permettant : une recherche plein texte dans l’Encyclopédie (l’usage des troncatures, des guillemets et des facettes permet d’affiner la recherche), une interrogation sur une entrée d’article (nomenclature), un auteur, un graveur ou un dessinateur (contributeur), un domaine. Cette dernière façon d’interroger l’Encyclopédie vise à obtenir l’ensemble des articles pour une discipline particulière, et à aborder la recherche sur un sujet de façon plus globale. La liste obtenue permet également d’évaluer rapidement les apports et les manques de l’Encyclopédie sur un sujet donné. Lorsque nous interrogeons le domaine de l’architecture et que nous le croisons avec la recherche sur Jacques-François Blondel, nous constatons que les articles concernant cette discipline sont de sa main jusqu’à son retrait du projet après l’interdiction royale de 1759 et de celle de Jaucourt pour les termes suivants. Il faudra donc aborder les articles des derniers volumes avec plus de circonspection et sur ce point, le travail d’analyse et de commentaire, est ou sera précieux pour le lecteur.

23L’avancée du projet de l’ENCCRE est visible dans un cadre situé à droite en bas de l’écran de consultation où sont mis en exergue les « Articles annotés et dossiers disponibles ».

24Ainsi, en quelques clics nous pouvons coordonner des recherches dont la complémentarité apporte une véritable richesse, non seulement pour le chercheur, mais aussi pour le curieux. Nous pouvons contourner les inconvénients de la manipulation physique de nombreux volumes, grâce à la fluidité générée par l’édition au format XML-TEI, qui permet de naviguer d’une page à l’autre, de renvois en renvois, qui constituent autant de ponts entre les articles. Jamais il n’a été aussi facile, et nous ajouterons aussi plaisant, de cheminer dans les méandres de cet ouvrage et d’en apprécier les subtilités grâce aux commentaires et aux annotations des chercheurs. Ils nous livrent tous les secrets de ce monument de connaissances, et ceci fera vivre cela. Les humanités numériques n’ont jamais aussi bien porté leur nom que dans le cadre de ce projet qui rend bien vivants les mots de Diderot : « afin que les travaux des siècles passés n’aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont ; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même tems plus vertueux & plus heureux, & que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain. » (article Encyclopédie)15

Notes

1 « Discours préliminaire des éditeurs », in Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, Paris, Briasson, 1751, vol. I, p. {i] [En ligne] URL : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/section/S01-85e1e524ff91/?p=v1-p19& (consulté le 20 mai 2021)

2 Alexandre Guilbaud, Irène Passeron, Marie Leca-Tsiomis, Olivier Ferret, Vincent Barrellon, et Yoichi Sumi. « Entrer dans la forteresse » : pour une édition numérique collaborative et critique de l’Encyclopédie (projet ENCCRE) », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, 2013, no 48, p. 225‑261. https://doi.org/10.4000/rde.5050 [Consulté le 27/03/2021].

3 Alexandre Guilbaud, « L’ENCCRE, édition numérique collaborative et critique de L’Encyclopédie », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, 2017, no. 52, p. 5‑22, https://doi.org/10.4000/rde.5488 [Consulté le 27/03/2021].

4 Jacques Proust, Diderot et l’Encyclopédie (1962), rééd. Paris, Albin Michel, 1995 ; Madeleine Pinault, Madeleine, L’Encyclopédie, Paris, Puf (Que sais-je ?), 1993 ; Marie Leca-Tsiomis, Écrire l’Encyclopédie (1999), Oxford, SVEC, rééd. 2008.

5 Alain Cernuschi, Marie Leca-Tsiomis, Irène Passeron, Alexandre Guilbaud, Yann Sordet, et Catherine Préfacier Bréchignac. Oser l’Encyclopédie : un combat des Lumières, Paris, EDP sciences, 2017 URL https://www.academie-sciences.fr/fr/Rapports-ouvrages-avis-et-recommandations-de-l-Academie/oser-l-encyclopedie.html [Consulté le 27/03/2021].

6 André Félibien, Des principes de l’architecture, de la sculpture, de la peinture, et des autres arts qui en dépendent : avec un Dictionnaire des termes propres à chacun de ces arts, Paris, Coignard, 1676, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50597k. [Consultée le 27/03/2021]. En 1675, Colbert avait ordonné à l’Académie royale des sciences de travailler à un projet de Description des arts et des métiers, à la fois théorique et pratique, accessible à tous. C’est dans ce contexte que Félibien a écrit son ouvrage.

7 Augustin-Charles d’Aviler, Cours d’architecture qui comprend les ordres de Vignole, avec des commentaires, les figures & descriptions de ses plus beaux bâtiments, & de ceux de Michel-Ange, plusieurs nouveaus desseins... concernant... tout ce qui regarde l’art de bâtir ; avec une... explication... de tous les termes par... A. C. Daviler, Paris, Nicolas Langlois, 1691. Le deuxième tome contient une Explication des termes d’architecture, http://architectura.cesr.univ-tours.fr/traite/Images/LES223_2Index.asp [Consulté le 27/03/2021].

8 Communication orale de Fabrice Moulin « Entre compilation et théorie : la contribution de J.-F. Blondel sur l’architecture », Journées d’étude ENCCRE, Fréjus, Villa Clythia, 7 novembre 2019.

9 Bernard Forest de Belidor, Architecture hydraulique, ou l’art de conduire, d’élever et de ménager les eaux pour les différents besoins de la vie, Paris, C.A. Jombert, 1737–1753 (quatre volumes).

10 Extrait du prospectus

11 « Lorsque je fus délivré de ce pédant de Blondel, je pris un essor plus étendu dans le projet de bains publics que je composai à l’Académie », Jean-Marie PEROUSE de MONTCLOS, Histoire de l’architecture française, de la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, 1989, p. 405.

12 « GOÜT en architecture », in Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, Paris, Briasson, 1757, vol. VII, p. 770b [En ligne] URL : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/page/v7-p828/ (consulté le 20 mai 2021)

13 La Bibliothèque Mazarine est partenaire de l’ENCCRE depuis son origine.

14 « Prospectus de l’Encyclopédie », in Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, Paris, Briasson, 1750, vol. I, p. 2 [En ligne] URL : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/section/S01-ac333ee72ea6/?p=v1-p994& (consulté le 20 mai 2021)

15 « Encyclopédie », in Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, Paris, Briasson, 1755, vol. V, p. 635 [En ligne] URL : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/article/v5-1249-0/ (consulté le 20 mai 2021)

Pour citer ce document

Par Béatrice Gaillard, «ENCCRE, une édition numérique fort sympathique pour découvrir et redécouvrir l’Encyclopédie au fil de l’eau», Tierce : Carnets de recherches interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l'Art et Musicologie [En ligne], Numéros parus, 2021-5, Dossier, mis à jour le : 16/01/2023, URL : https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=582.

Quelques mots à propos de :  Béatrice Gaillard

Docteur en Histoire de l’art (DRAC Nouvelle Aquitaine).

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