auteurs : Jérôme Lamy
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Index des publications de auteurs Jérôme Lamyfr0Une histoire politique de l’environnement IV : l’écologie politique
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Cet article clôt une série de notes historiographiques consacrées à l’histoire politique de l’environnement. Il interroge la pertinence d’une histoire de l’écologie politique à l’aune de deux ouvrages récents : d’une part, le livre de Caroline Ford Naissance de l’écologie. Polémiques françaises sur l’environnement, 1800-1930 et, d’autre part, La naissance de l’écologie politique en France. Une nébuleuse au cœur des années 68 d’Alexis Vrignon. Le premier livre une série d’études de cas qui délimitent les contours d’une politisation des enjeux environnementaux tout au long du 19e siècle et au début du 20e siècle : effets des déforestations, protection de la forêt de Fontainebleau, conservation colonialiste et problématiques urbaines constituent des modalités politiques de perception de l’environnement. Dans son ouvrage consacré à l’origine des Verts, Alexis Vrignon recompose la coagulation progressive de l’écologie politique. Les années 68 ont constitué le creuset bouillonnant de l’action et de la pensée écologiste ; l’élection présidentielle de 1981 est venue durcir la configuration militante, tout en propulsant les écologistes sur la scène électorale. mar., 05 mars 2024 12:10:34 +0100lun., 21 oct. 2024 11:07:40 +0200https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=967Une histoire politique de l’environnement ? III : Milieux
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Cette note historiographique poursuit l’étude du renouvellement récent de l’histoire de l’environnement. Les deux ouvrages évoqués dans cette analyse (Comment l’Empire romain s’est effondré de Kyle Harper et La contamination du monde de François Jarrige et Thomas Le Roux) proposent des synthèses très documentées sur l’histoire de l’appréhension des milieux par les sociétés humaines. Kyle Harper caractérise la fin de l’Empire romain à partir d’un complexe climatique, bactérien, chtonien, social, économique et politique. Les affections pandémiques (peste antonienne, peste justinienne), atmosphériques (le déséquilibre suivant l’Optimum Climatique Romain), volcanologiques (les éruptions pouvant perturber les équilibres météorologiques) viennent s’articuler aux poussées nomades et aux fragilités institutionnelles. C’est cet ensemble de conditions – étroitement mêlées et interdépendantes – qui compose le milieu instable de l’Empire. François Jarrige et Thomas Le Roux dressent une histoire longue des toxicités produites par les activités humaines : de l’Ancien Régime des pollutions (où les souillures sont localisées) à la dissémination de l’ère globalisée, c’est une compénétration progressive et vertigineuse des milieux de vie et des contaminations qui s’opère sur trois siècles.Dans ces deux ouvrages, la politisation des milieux caractérise une emprise des sociétés humaines sur l’environnement. La nouvelle histoire de la nature prend désormais en charge ces intrications étroites et, au lieu de présupposer des séparations, interroge les processus d’anthropisation au long cours. lun., 30 janv. 2023 16:12:42 +0100lun., 03 mars 2025 15:00:40 +0100https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=679Une histoire politique de l’environnement ? II : Anthropocène et histoire
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L’Anthropocène a été proposée comme époque caractérisant l’empreinte des activités humaines sur la géologie. L’historien Dipesh Chakrabarty a proposé de nouer histoire humaine et histoire naturelle pour fonder une nouvelle manière pratique historienne : il conviendrait de saisir l’espèce humaine dans sa dimension intrinsèquement destructrice. Relayée par le philosophe Clive Hamilton, cette perspective a suscité des réponses critiques. La première, notamment portée par l’écologue Andreas Malm, vise à singulariser l’action prédatrice des capitalistes anglais du 19e siècle qui ont fait de la machine à vapeur un point de fixation de la classe ouvrière, au détriment de la force hydraulique. Le Capitalocène permet de restituer la dimension politique des transformations techniques et environnementales imposées par l’industrie du coton. Alf Hornborg prolonge cette voie critique en singularisant un Technoscène qui réintroduit les asymétries dans la circulation des flux de matières et d’argent. Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher ont ouvert une seconde voie de contestation des thèses de Chakrabarty en pointant notamment l’ancienneté des anxiétés environnementales. Dès le début de l’époque moderne, l’idée d’un agir humain sur l’environnement (chez Buffon notamment), nourrit une préoccupation politique du climat. La Révolution française puis la Restauration montrent comment les ressources forestières sont un enjeu puissant de débat pour caractériser les effets des activités humaines sur la nature. Le retour à une histoire politique de la nature, soucieuse de restituer les formes complexes d’appréhension du rôle des êtres humains dans leur environnement disqualifie les subsumptions hâtives entre histoire naturelle et histoire humaine ven., 21 janv. 2022 10:52:21 +0100lun., 14 avril 2025 14:49:15 +0200https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=618Une histoire politique de l’environnement ?
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Cet article est un bilan historiographique centré sur les ouvrages francophones récents qui ont traité de la construction des objets de recherche dans le domaine de l’histoire politique de l’environnement. La notion de « communs » a fait l’objet de nombreuses analyses : du Moyen Âge à l’époque moderne des espaces partiellement soustraits à la propriété ont fait l’objet d’investissements très divers. Le concept de « wilderness », examiné par William Cronon est inscrit dans l’histoire des références au paysage américain (par le sublime et la frontière). La notion de « wilderness » empêche cependant de considérer l’environnement dans ses relations dynamiques avec les groupes sociaux. Sous un autre angle, Jean-Pierre Devroey s’est intéressé au concept de « faim » à l’époque carolingienne : il met en évidence l’importance des sédimentations sociales, politiques, culturelles et religieuses dans la manifestation sensible des famines. L’attention portée aux concepts pour construire une histoire politique de l’environnement témoigne des nouvelles perspectives historiennes capables d’articuler l’effort théorique et le travail empirique. This article is a historiographical review focusing on recent French works that have dealt with the construction of research objects in the field of the political history of the environment. The notion of « common » has been the subject of numerous analyses: from the Middle Ages to the modern era, spaces partially removed from ownership have been the object of very diverse investments. The concept of « wilderness », examined by William Cronon, is inscribed in the history of references to the American landscape (through the sublime and the frontier). Wilderness, however, prevents us from considering the environment in its dynamic relationships with social groups. From an other point of view, Jean-Pierre Devroey was interested in the concept of « hunger » in the Carolingian era: he highlights the importance of social, political, cultural and religious sedimentations in the sensitive manifestation of famines. The attention paid to concepts for constructing a political history of the environment testifies to new historical perspectives capable of articulating theoretical effort and empirical work. jeu., 04 juin 2020 09:37:19 +0200lun., 14 avril 2025 14:50:16 +0200https://tierce.edel.univ-poitiers.fr:443/tierce/index.php?id=449